La tribu
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 [BG] Delyss, le Temps du Silence.

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Delyss
Rah d' Shilen



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MessageSujet: [BG] Delyss, le Temps du Silence.   [BG] Delyss, le Temps du Silence. EmptyMer 9 Aoû - 5:35

Les ténèbres pétillaient de l'eclat de milliers d'étoiles, pluie éternelle de lumière, guidant parfois les âmes perdues, ramenant leurs pas sur le chemin de leurs vies. Allongée dans l'herbe de la face d'une colline dévoilée à la lune incarnate, je contemplais l'infini, noyant mon regard en ce qui dans son innocente existence, me rappelait que je n'étais rien. Le vent frollait ma peau, couvrant mon corps et me murmurant ses maux, au rythme des battements de mon coeur. Les deux fourreaux courbés, où dépassaient deux gardes solides et jumelles, qui m'avaient été prétés, se croisaient sur le sol, à mes côtés.

Cendre jouait non-loin, taquinant du museau une bête que je n'avais pas réussi a distinguer, mais qui, morte de terreur, s'évanouissait sans cesse.

Mes pensées se libérèrent et dans une chaotique béatitude, je m'abandonnais à leur emprise. Traversant les années et le temps, pour m'amener sur le seuil de mon passé : Ces Moments que je fuyais, cet âge qui n'était plus le mien et qui venait troubler mon admiration pour m'attirer vers des abysses sans fond, où la douleur et les cris règnent comme un souverain tyrannique pour me faire revivre avec une malsaine réalitée ces Eternités que j'avais choisis d'oublier. La haine venait se mêler à la peur lorsque je fermais mes paupières, m'abandonnant à l'abîme qui hurlait le nom gravé sur mon poignet.


Chapitre 1 : Une naissance.

Je n'ai plus aucun réel souvenir avant l'instant où j'épanouissais mon regard dans cet enfer. Des chaînes métalliques, reliées au mur, venaient enlacés mes poignets et mes chevilles, enfermant mon corps et mon âme dans les ombres qui, chassée par la flamme vacillante d'une unique torche, dansaient sur le sol et les parois. Un odeur inconnue étouffait la pièce, m'écoeurant au plus profond de mon être. Les larmes et le désarois prennaient bien vite le pas sur la froide sagesse. Enfermée, nue, dans cette pièce sombre, menacante, sans savoir où j'étais ni même...

Qui je suis...

Si faible, si fragile... Dans un effort vain, je tentais de me libérer de ma prison, ne parvenant qu'à faire clinquer les chaînes entre-elles. Un sourire se dessina dans le noir alors que des pas sourds résonnait dans la moiteur de l'obscurité sans frontière. La lumière vint vite éclairer le visage blafard, déformé par la folie, noyant les traits qui le compose de l'ombre de ses propres rides; gardiennes d'un ideux secret. De lourdes cicatrices courraient le long de son visage et le sourire qu'il arborait me semblait n'être que l'une d'entre elles. Ses oreilles s'étiraient, pâle reflet des miennes, et portait tout le long de leur lobes de triste blessure qui n'avaient jamais réussi à se refermer. Son corps frêle portait, le dos courbé par la démence, une robe simple, dont les couleurs s'étaient évanouies au fil des années. Il s'avancait vers moi et dans chacunes de ses enjambées, soulevait la poussière qui reposait sur le sol. Il ouvrit ses lèvres, son rictus tronant fiérement sur son visage, il laissa sa voix, enthousiaste et rocailleuse graver mon enfer de son souvenir.

- Bienvenue dans ta demeure, petite elfe sombre ! Tu es mon Elue !

Sa voix s'eteigna, laissant régner le silence pendant d'interminables secondes avant que je n'ose ouvrir la bouche et exprimer d'une voix enfantine une des questions qui obsedaient mes pensées.

- Où.. où suis...

Et je n'eus jamais le temps de terminer ma phrase... C'est à cet instant précis, lorsque il approcha vivement un gant de cuir où des fils de barbelés se mêlaient, que je pris conscience de la sombre destinée qui m'attendait... Il caressa ma joue de son Gant de Ronce, m'arrachant un cri de douleur qui se repeta sans cesse, echos d'angoisse et de souffrance. Les larmes vinrent troubler ma vue alors qu'il me sermonna d'une voix presque paternelle.

- Tu ne parleras que lorsque ton Maître, t'en auras donner la permission. Bien ! Tu seras mon cobaye ... mais aussi ... ma compagne... Tu comprends, oui, bien sûr que tu comprends... Tu m'aimes, j'ai besoin de ton amour. Ces dames qui me regardent... Leurs rires... Les etrangler...

Il s'assombrit quelques secondes avant de laisser echapper de sa gorge un rire glacial, renforcant l'atmosphère mauvaise qui planait dans la pièce. Un mince filet de sang coulait le long de mon visage, suivant la route qu'aurait suivis mes pleurs si j'avais pu pleurer. Il le cueilla avant qu'il ne se fâne, soulignant ses lèvres du liquide ecarlate. Je tremblais...

- Je ne te ferai subir aucune bénédiction, aujourd'hui. Tu as besoin de repos et dans mon extreme bonté, je vais détendre les chaînes pour que tu puisses dormir sur le sol. Profites-en bien car cela sera une des seuls fois.

Pendant qu'il prononcait ces mots, il s'était dirigé vers une manivelle. L'effleurant de sa main, il entreprit de la tourner, faisant se mouvoir un réseau peu complexe mais d'une efficacitée déchirante. Je m'allongeais sur le sol moite, me serrant en boule autant que ma prison me le permettait. J'ai peur... Je souffre. Aidez-moi... quelqu'un.

- Il m'a fallu cinquante année pour "amenager" cet endroit... Je suis fier de moi et j'entends que tu le sois aussi. Tu n'imagines pas l'honneur que je te fais ! Pour montrer ta soumission, je te couperai les cheveux régulièrement et tu ne t'y opposeras pas. Tu devras obéir a chacun de mes ordres, sinon ... je te guiderai toujours plus loin dans la souffrance pour te faire goûter aux mets les plus âpres qu'elle puisse proposer.

Son rictus detestable s'aggrandit et parcourut d'un frisson, il semblait jouir du traitement à venir...

J'ai peur mais je clos mes yeux, fuyant dans un sommeil inconfortable où les rêves n'étaient que cauchemards, où les paradis se muaient en cimetières, hantés de sangs et de rires sarcastique. Monstres et anges ne faisaient qu'un, unis dans cet étrange monde que mon subconscient avait créer. Terrifiant et anarchique, je ne désirais que le fuir sans y parvenir.
Puis une fine douleur me reveilla, il m'écrasait la jambe de sa botte, tenant une assiette de terre cuite dans la main : des muscles sanguinolants y tronaient. Visiblement ravi, il présenta la nourriture à portée de mes mains et dans un étrange gloussement, il finit par dire :

- Tu as faim ?

Fin du Chapitre 1.
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Delyss
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MessageSujet: Re: [BG] Delyss, le Temps du Silence.   [BG] Delyss, le Temps du Silence. EmptyMer 9 Aoû - 16:39

...Et les ombres dansent sur les frontières,
De mon abri, elles brisent la lumière,
Brulant mon corps au rythme des caresses,
Cendres et poussières se mêlent en une lancinante messe...


Chapitre 2 : L'enfance.


Mes doigts se couvraient de sang lorsque je prenais timidement la nourriture qui m'était offerte. La faim creusait mes sens, brulant au plus profond de moi-même. L'espace d'un instant, plus rien n'existait sauf cette viande immonde, crue que j'amenais à mes lèvres.

Douce félicité.

La raison dépasse ma fiction à l'instant où j'avale ma dernière bouchée, revenant à la sombre réalitée. Je laissais mes yeux s'égarer dans la demeure de pierre et de poussières. Les murs portaient le reflet de monstres terrifiants, aux hurlements silencieux, menacant de me déchiqueter au moindre mouvement. Le goût amer de mon repas ne semblait pas vouloir s'esquisser.

- Tu as bien manger... alors je te dois la vérité ! Les mets, certes délicieux, que tu as engloutis viennent des êtres qui t'ont mise au monde. Ceux qui t'ont offert leurs abjectes protections... Ceux qui t'aimaient... Mais je suis là, désormais... Je suis là, désormais, je suis là... Et je t'aime ! Je t'aime !

Il pressa ses lèvres meurtries contre les miennes... des larmes se mêlaient à l'ignoble baiser... Ses mains voyagaient sur mon corps chétif... Le goût et le dégout se lièrent, et je n'eus envie que de vomir...

Pitié...

Et il retira ses lèvres des miennes, se levant, un voile euphorique planait sur son visage lorsqu'il s'empara délicatement du Gant de Ronce. Il glissa doucement sa main à l'interieur, tirant sur une partie de cuir qui n'étaient pas couverte pour assurer la prise de ses doigts. Une seconde, puis une autre... Il était sur moi...

Une éternité...

Des coups traversaient ma peau, le sang s'écoulant doucement de mes fines plaies. Je pleurais... suppliait et hurlait...Puis je finis par m'écrouler sur le sol, ma délicate volonté rompue. Mon souffle chassait les poussières qui n'avaient pas encore elu domicile sur ma langue. Mon visage humide se recouvra d'une fine couche de terre. Du coin de l'oeil, je l'apercu, cet être que je haissais... Il appuya son poing de barbelé contre mon dos tandis que ses paroles percaient l'ennivrant règne de ma douleur.

- Aujourd'hui et à jamais, tu m'appartiens... Je fais de toi ce dont j'ai envie... J'assouvirais mes tentations les plus perverse et ce jusqu'à ce que ton corps puisse porter des enfants... J'assouvirais mes désirs... Tous mes désirs... mais n'oublies pas que je t'aime... Oui, je t'aime... Je t'aime... je t'aime...

Il me retourna, me placant sur le dos... Une chaîne traversait la nouvelle blessure, et la douleur fût si aigue lorsqu'il s'allonga sur moi, nu, couvert de scarifications aux courbes élégantes, que je poussais malgré moi un cri... Mes forces me quittent mais la conscience ne daigne pas me libérer de mes maux...

Il me déchirait, brisait mon intimité... Mourir... Je veux mourir...

Lorsque le supplice s'acheva enfin... il prit dans ses doigts une lame courbée et souleva mon maigre poignet droit.

- Je dois te nommer, mon amour... Mon délice... Tu te nommeras ainsi... Delyss...

Delyss...

Il grava ces lettres sur mon poignet au fil de la lame, repetant le rituel à chaque bénédiction... La scarification ne s'éteindrait jamais, souvenir de milliers de tourments.

Les jours s'écoulèrent, formant des mois puis des années... L'histoire se repetant sans cesse... Je voulais mourir mais il refusait à chacune de mes supplications de me délivrer de ce fardeau... Les rêves s'étaient tus, et chaque "nuit", je dormais d'un sommeil maladif, mon corps me chuchottant sa peine.

Bien vite, si vite , la souffrance devient ma fidèle compagne et ma force... Les ombres, mon repaire...

Regarde... Regarde dans mes yeux et tu y verras naître la haine, regarde...
Regarde ... Un jour, tu mourras...
Regarde... Je te briserais... Et tu me diras...

Qui je suis !

Fin du chapitre 2.


Dernière édition par le Ven 11 Aoû - 6:38, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [BG] Delyss, le Temps du Silence.   [BG] Delyss, le Temps du Silence. EmptyVen 11 Aoû - 5:09

...L'horreur qui fait vibrer mon coeur,
Au coeur de la vie, je meurs,
Un ailleurs, un abysse,
Une mer, un délice...


Chapitre 3 : L'adolescence.

Ces mots qui hantaient chacun de mes instants, cette question qui n'avait de reponses mais qui retenait mon esprit au bord de la folie.

Cette pourriture avait, il y'a si longtemps, resserer les chaines dans leur mécanisme, soulevant mon corps du sol pour le soir seulement, laisser mes pieds toucher la poussière.

La peine faisait partie de moi, les années s'étaient fânées et, spectre éternel, elle ne m'avait jamais quitter, m'emmenant au coeur de ma haine, consummant tous mes maux dans une tragique obsession.

Le temps n'effaca rien lorsqu'il m'emmena à travers les âges, gravant, à l'image du nom qui tronait sur mon bras, chacune de mes souffrances au plus profond de mon âme. Sa présence... me faisait trembler et je ne trouvais la paix que lors de ses rares absences, au cours dequels il se mettait en recherche de vivres et boissons. Je tremblais ... de peur et de rage... Ma Promesse conditionnant ma vie de tourments.

Regarde... Je te briserais... Et tu me diras...

Qui je suis !

Lorsque je perdis mes premiers sangs, la Pourriture observa la scène d'un regard agaçé, les flammes faisant briller ses yeux, amplifiant la démence. Promesse de supplices à la saveur jamais égalée.

Parfois, alors que la torture m'emmenait dans un Autre Monde, où le Néant m'embrase, exquis amant aux délicieuses caresses, il abandonnait son Gant de Ronce, laissant courir autour de mon intimité la pointe aigue de sa lame, qui sans toucher le sanctuaire meurtris, entaillait ma peau. Ses rires glissaient dans le noir, portant la rumeur d'une dechirante mélopée, et s'éternissaient dans l'inconnu... Les ténèbres.

Mes ténèbres...

A chaque Bénédiction, il me disait qu'il m'aimait puis me demandait si j'éprouvais les même sentiments et...

A chaque fois, j'affrontais son regard et le silence, tandis qu'un sourire satisfait enlaidissait un peu plus ses traits, me tentant de l'irrésistible envie de lui cracher au visage mon dégout...
A chaque Bénédiction, il liait nos lèvres, ponctuant mon néant d'une nausée florissante, désequilibrant le monde dans une brume accablante.
Ses paumes caressait mes formes naissantes sans aucune retenue, un mince filet de bave filtrant entre ses lèvres balafrées. Ses membres tremblant de l'excitation qu'il ne pouvait plus assouvir.
Un chant traversait les barrières, emmenant mes pensées dans une douce berceuse, délivrant mon corps de mon Histoire ...

Et le souvenir s'éstompa, me ramenant à la vérité, celle que je ne pouvais fuir et qui, enfuit dans mon silence, me faisait trembler de terreur.

La douleur... Le néant, je m'évanouissais, mon corps au bout des chaînes. Je sentais... le sang couler sur ma peau, envahir mes sens...

L'homme m'avait détruit, consummé mon corps jusqu'a ce qu'il ne soit que Cendre, répendant leur substance sur la Terre des troubles. La seule étreinte que j'eusse connu était l'étreinte des ombres, menace d'une autre réalitée qui avait forgée ma force de leurs présences.

Parfois, au coeur de la détresse, ce chant revenait ... Voie féminine contant la Géhenne du désespoire par des murmures réconfortant.

La fin viendrait... d'une manière... ou d'une autre... Mais tu mourras...

Fin du chapitre 3.
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MessageSujet: Re: [BG] Delyss, le Temps du Silence.   [BG] Delyss, le Temps du Silence. EmptySam 12 Aoû - 8:38

...Les mots s'échappent et s'égarent,
Aux premiers pas de leurs départ,
Présence insipide aux milles tourments,
Mon ciel est d'ombres et de sangs...


Chapitre 4 : L'adulte.

Et les années se mêlèrent aux décenies, m'amenant à un état que je pouvais appeler aujourd'hui "être adulte.
Mon monde s'arrêtait à une porte cachée dans le funeste mystère mais qui avait quelques fois claqué, lorsqu'Il s'en allait. Le silence m'envellopait et mes pensées s'envolaient vers la Frontière.

La frontière de l'enfer, loi d'une cruautée sans nom, issue infranchissable...

Le désespoire m'avait envahie et... je n'aspirais qu'à relacher ma vie. Le mal, la folie et la haine battait mes veines, fièvre immortelle, enflammant le temps et mon coeur pour désecher dans une apathique lenteur la chimère de l'Esperance.

Les chaines hurlent à chaque coup qu'il me donne et je pleure... Je tombe dans le néant, si proche ...de la mort... sans pouvoir l'atteindre, priant en silence une déitée inconnue de m'offrir la délivrance que je méritais sans avoir de reponses.
Et je saigne... Mon coeur bat faiblement...

Je crie et les larmes suivant la route trop de fois empruntée, étiolent mes pensées, me rendant incapable de raisonner.

- Mon délice, je vais devoir te laisser quelques heures... Non, ne pleure pas ! Je reviendrais ! Je te le promet ! Moi aussi, je t'aime. A mon retour, j'aurai une surprise pour toi. Je suis trop bon... Moi aussi, je t'aime.

Il pressa sans douceur ses lèvres sur les miennes dans un écoeurant baiser et s'en alla, faisant résonner contre les murs le bruit de la porte qui se referme. Rongée par la peur, des questions venaient et s'évanouissaient et une seule subsistait.

Qui je suis !

Trop rapidemment, il était revenu, tenant dans ses doigts une robe qui me parait aujourd'hui d'une simplicité rassurante. Lorsque sa voix s'éleva, marquée par l'émotion, je fus prise d'un tremblement de repulsion.

Tout mon être le haissait, mon corps réagissant à son toucher par un haut-le-coeur prononcé, frissonant et refusant le contact sans pouvoir le fuir, se révulsant à chaques caresses comme si elles étaient de la plus abjecte des nourritures.

- Aujourd'hui, mon amour, nous allons nous marier ! Quelle joie je lis sur ton visage ! Quel bonheur nous allons vivre ! Moi aussi, je t'aime. Par précaution, je garderai la dague qui t'a nommé d'une main tout en t'aidant à t'habiller, si tu es d'accord. Oui, bien sûr que tu es d'accord, puisque tu m'aimes...

Quelle importance... Je n'ai plus la force... Il m'habilla, recouvrant mon corps de la robe. Quelle douce impression, ce tissu effleurant ma peau, suivant mes courbes dans un doux contact. Le tissu touchait parfois une de mes plaies mais la douleur n'était rien face au passé.

Lorsque les chaines se refermèrent sur mes bras, il imita par d'etranges gemissement une musique qu'il réussissait a pervertir par sa simple action. Puis il entama de sa voix embrumée un discours que je n'écouta pas.
Il avait chasser les ombres de plusieurs bougies et pour la première fois ... je pouvais apercevoir la porte, symbole de ma prison.

Doucement, une flamme se raviva en moi tandis que, dans ses rêves, cette Pourriture se lia à mon mirage pour la vie. Je ne l'entendais plus, subjugée par la majestée d'une porte de bois grossier, héraut de tellement de messages, porteuse de l'espoir. La lumière, à l'extremité des bougies, chassait la certitude qui pesait sur mes épaules.

La cérémonie s'éternisa... avant de goûter à la fin, et il me bénit à nouveau de son Gant de Ronce, utilisant parfois un fouet qui flétrissait la peau de mon dos à chaque flagellation. Mais cela n'a plus d'importance... il payera.. . Je briserai chacun de ses os, tout son sang quittera ses veines, je lui prendrai la vue, le gout et l'ouie mais avant tout cela...

Avant tout cela... Il me dira...

Il me dira...

Qui je suis...

Fin du chapitre 4.
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MessageSujet: Re: [BG] Delyss, le Temps du Silence.   [BG] Delyss, le Temps du Silence. EmptyMar 15 Aoû - 7:36

... Laisse moi oublier mes peines,
Libère moi de ces chaînes,
Chasse mes espoirs de ton sourire,
Laisse moi... mourir...


Chapitre 5 : La Délivrance.

L'humidité me tenait, glacant toute ma personne dans une froide stase, et liait la poussière à mon corps qui conservait, même au sol, l'impression d'une chute éternelle. Les chaînes avaient gravées, au gré des années, leurs marques sur ma peau, et leur présence presque naturelle ne m'affectait plus réelement. M'abandonnant au sommeil, je fus légèrement troublée par la soudaine mélodie de la porte qui s'ouvre puis se referme, repoussant un peu de poussière qui s'élevait avant de retomber.

Et pour la première fois depuis ce qui me semblait être la nuit des temps, je rêvais... Je rêvais de bras qui m'enlacaient et de lèvres qui se posaient sur mon front, de chaleur et de douceur. La lumière éclairant la scène, je ne distinguais pas les visages qui me souriaient. Mes fines mains tenaient fermement entre leurs doigts un petit tissu claire. Rien ne pouvait m'arriver dans ce cocon de sécurité et d'amour, bercé d'un chant lointain et familier.

Plus rien d'autre n'existait...

Et l'univers s'effondra, laissant la place au néant de mes songes, le souvenir de la douceur caché au creux de moi comme le plus précieux des trésors. Mon coeur vibrait encore de la vision éphémère. Le bonheur reposait contre moi, simple et si attirant... et il s'échappa lorsque une botte tortura mes os.

- Réveille-toi ! Ton doux mari est là !

Ouvrant à regret les yeux, je me redressais en même temps que les chaînes s'élevaient jusqu'a ce que je ne puisse plus toucher le sol que sur la pointe des pieds. Ordure...

Il se dirigea vers la table où trônait un sac beige, prenant un morceau de pain qu'il macha mais qu'il ne put jamais avaler. Recrachant son mince repas alors que la porte s'ouvrait soudainement dans un éclair de poussière, laissant un hurlement salvateur emplir la pièce et se répeter à l'infini.

- Mon or !

L'étrange être s'avanca, laissant sa silhouette massive se dessiner à travers les cendres, chacun de ses pas résonnant dans ma tête comme la vie qui battait en moi. Son visage parcoura la salle en un instant, arretant son regard sur moi l'espace d'une seconde et ensuite, attirer par un mouvement brusque, se tourna vers la Pourriture. Des paroles, une prière... La pièce s'éclaire alors qu'une petite boule de feu se dirige vers l'orc.

Il se jeta à terre, la boule de feu carbonisant sans enflammer une petite partie de son armure de cuir, puis s'élanca vers la Pourriture qui incantait à nouveau. D'un coup dans le nez, la créature de muscles et de fierté, envoya la silhouette fragile dans les contrées de l'Inconscience. Puis se tourna vers moi, me lançant un sourire reconfortant.

- Je vais vous sortir de là, elfe sombre.

Surprise, je sentais mes yeux s'emplir de larmes étrangères, au parfum de bonheur, mon corps tremblant sous l'idée de la Délivrance. Bien vite, je m'assombrissais, laissant ma joie s'éteindre alors que l'orc prenait la clef qui reposait aux cotés du sac de pain.

- J'suppose que c'est la clef de vos chaînes. Je vais vous libérer. Quel est votre nom, madame elfe sombre ?

Je gardais le silence car celui-ci ne m'avait jamais quitter depuis des années, une idée emprisonnant ma conscience d'une douce folie. Une promesse que je m'étais faite, il y'a si longtemps... Les chaînes s'écartèrent de ma peau, d'abord perdue par l'habitude de leur présence, je me complaisais rapidement de leur absence. Je me dirigeais, d'un pas mal assuré, vers le corps frêle de mon ancien maître, me penchant au passage pour ramasser le Gant de Ronce qui reposait au sol. Le glissant à mon poing droit comme seul vêtement, mes pas me guidant vers la Pourriture. Je m'asseyais sur son ventre, prenant soin d'étouffer chacun des gestes qu'il pourrait faire.

Et je le frappa, une première fois... Ma voix, qui avait muée au cours du temps, troublant le silence qui m'était si proche.

- Réveille-toi, Iblith !

Ses yeux s'ouvrèrent, se posant sur mon corps, laissant un sourire ideux se poser sur son visage. Je le regardais, impassible, levant mon gant devant sa vue. Prenant un plaisir malsain à voir son sourire s'effacer. Je le frappais une nouvelle fois, avec plus de force, entaillant plus séverement les muscles et la peau sous la puissance de la haine qui m'animait. Les traits tirés par la souffrance et le dégout, les yeux écarquillés, je posais une première fois La Question.

- Dis-moi... Qui je suis !

Il me regarde, puis émit un rire sarcastique en guise de reponses. Attisant les flammes qui consummait mes pensées, incapable à nouveau pouvoir raisonner...

- Dis-moi qui je suis !

Cette ordure souriait, puis murmura assez fort pour que je l'entende.

- Tu n'es rien... Fillette idiote...

La prison de ma rancoeur se brisa, la vengeance s'imposant comme la seule solution de tous mes maux. Ses mots m'emmenant dans la bestialité... Je le frappais encore et encore, joignant mon deuxième poing à la fureur.

Qui je suis ! Qui je suis ! QUI JE SUIS !

Son visage, comme le gant que je portais, n'était qu'une forme sanguinolante, la vie l'avait quitter et... je m'abandonnais à mes pleurs. Mes épaules secouées par de violents sanglots. Je tremblais, hurlant tout mon être vers ce ciel de pierre...

Pourriture...
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MessageSujet: Re: [BG] Delyss, le Temps du Silence.   [BG] Delyss, le Temps du Silence. EmptyMar 26 Sep - 11:38

... Le murmure de la vie s'éteint,
Triste serment du déclin,
De la folie qui me consumme,
De ce souvenir qui n'est qu'amertume...


Chapitre 6 : Une Fin.

*Le vent souffle sur son visage, deviant les larmes de leur course, et emmenant ses cheveux dans une danse anarchique, l'entourant comme un suaire de jais.*

Derrière cette pierre où ma vie frollait le rêve, où mes maux étaient consummés par la tendresse et l'amour, derrière cette pierre où une cicatrice ne revèle que le fantome de quelques mots, derrière cette pierre...

Les sanglots, l'amertume, la mort... Je ne désire que la délivrance, la douleur m'emportant plus loin encore dans ma folie qui s'épanouit comme le plus douloureux des poisons, finissant de consummer mon coeur.

J'ai peur.

Mes lames jumelles devant moi, leur pointe effleurant ma peau en une promesse. Le serment que tout s'arrêterait, que je trouverai la délivrance de mon supplice à travers la mort. Le souvenir de ces baisers m'arrache un sourire puis un sanglot, lancinante blessure qui brule mes pensées, aposant sa marque sur mon coeur, je veux... je veux en finir.

Je m'effondre, à l'image de ma faiblesse, les lames tranchant doucement ma peau pour continuer leur chemin dans ma chair, le sang les envelloppant avec lenteur avant de couler le long de mon corps.

Délivrance.

Je n'ai pas mal, de mes lèvres s'échappent simplement les soupires et les plaintes, mais aucun cris. Des mots viennent troubler mes pensées, questions futiles mais tranchante, me blessant au plus profond de moi même.

Une présence vient troubler ma solitude alors que je sens la vie s'éteindre au plus profond de moi. Ses mots ne sont qu'un chant suave, apaisant mes pensées et ma souffrance.
Dans une silencieuse agonie la folie, dans mes derniers instants, alors que les lames ont traversées mon corps, bat mes sentiments en un souvenir mourrant. Ma vie s'envole, me libérant de mes chaînes...

Les lames quittent mes blessures avant que de delicieuses caresses viennent effleurer mon visage, je sens mon corps se recouvrir d'une aura écarlate. Mes soupires se meurent alors que mon souffle s'affaiblit.

La mort m'enlace et je me blottis dans ses bras. Elle m'emmène, loin, si loin de mes maux ... vers le Néant. Ennivrante délivrance...

*Temza, l'ombre qui l'enlace, vient mêler sa souffrance à celle de Delyss, sanglottant contre le corps sans vie.De colère et de désespoire, elle esquisse quelques tendres caresses dans l'espoir que tout cela n'était que son imagination, que son amie, sa soeur, se réveillerait. Glissant délicatement ses lèvres sur celles de Delyss, elle échange un ultime baiser qui traversa la frontière de la mort pour venir cueillir les sentiments de Delyss. Rompant doucement le doux contact, elle vient observer la cicatrice avant de laisser s'élever le murmure de sa promesse. Elle vient finalement, à l'aide d'un petit couteau, prendre une mèche de Delyss, la serrant avec amertume dans la paume de sa main.
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